Visite du village de Dorres

Dorres, le village des tailleurs de pierre

Ancienneté du village de Dorres

La présence de l'homme est avérée à Dorres et en Cerdagne depuis le 5e millénaire avant J.-C., du Néolithique à l’âge de Bronze. Les nombreux indices trouvés au cours de fouilles témoignent de la présence des Romains en Cerdagne au début du premier millénaire. Le musée de Llivia tout proche, installé dans la plus vieille pharmacie d’Europe (XVIe siècle), expose les objets de la période romaine qui ont été exhumés. Depuis cette époque jusqu’à la période moderne l’histoire de la Cerdagne a été très mouvementée. Au début du XXe siècle de grands travaux ont permis un développement économique. Ils ont nécessité de grandes quantités de granit pour la construction des routes, des ponts, des barrages, du Train Jaune etc … Le granit de la montagne de Dorres a participé au développement de cette nouvelle économie. C’est la période des Picapedrers : les tailleurs de pierre. La Maison du Granit évoque l'histoire des picapedrers du village et la période des grands travaux. On s'intéressera à l'histoire de Dorres et de la Cerdagne étroitement liée à celle de la Catalogne de Barcelone. Haut de pageRevenir en haut de la page

Situation du village de Dorres

La Cerdagne communique à l'est vers la mer Méditerranée par la vallée de la Têt qui prend sa source au pied du Carlit, à l'ouest vers la Seu d'Urgell (Espagne) et l'Andorre par la vallée du Sègre qui prend sa source au flanc du Puigmal. Dorres est un concentré de Cerdagne : les forêts, les alpages s'étendent jusqu'au pied du Carlit (2920 m). Haut de pageRevenir en haut de la page

Visite du village de Dorres

En face de la mairie, un beau lavoir couvert de llauses anciennes, construit en pierres de granit, est alimenté par trois petites sources d’eaux thermales, tièdes et sulfureuses. Cette eau ressemble dans sa composition à celle des Bains Romains. Elle présente le double avantage de guérir bon nombre d’affections de la peau et de donner blancheur et moelleux au linge qu’on y lave. Sur la place de l'église, quatre abreuvoirs anciens en granit taillés dans la masse sont les témoins de l’activité ancestrale d’élevage. Une stèle évoque le Groupe de Dorres. Avec la proximité de l'Espagne ce groupe de résistants a été très actif pendant la guerre de 39-45. À partir de l’église une rue monte vers la chapelle de Mageta. Elle se transforme en chemin, celui qu’empruntent les troupeaux pour rejoindre les alpages. Le chemin longe un ruisseau jusqu’au col de Jouell. Du col on peut se rendre à la chapelle de Belloc ou descendre vers le village de Brangoli dans une autre vallée. Une autre rue mène également à la chapelle de Belloc par le côté Sud. L'itinéraire de découverte des maisons des tailleurs de pierre (voir l’histoire des tailleurs de pierre) permet de parcourir les ruelles du village. Les maisons et les fermes sont construites avec des pierres en granit extraites de la montagne. Un Portail monumental porte souvent le nom ou les initiales des anciens propriétaires. Elles sont sculptées sur un beau linteau en granit avec une date de rénovation. Ces inscriptions sont généralement agrémentées de signes décoratifs : soleil, lune, croix, étoile. Haut de pageRevenir en haut de la page

L’église romane

L’église romane Saint Jean (XIIe siècle) est célèbre par ses trois retables baroques. Elle renferme une Vierge noire du XIe ou XIIe siècle protégée dans un camaril. Un retable gothique provient de la chapelle de Belloc . Les vierges noires pourraient aussi être des évocations des déesses mères de l’antiquité. Les habitants de la montagne devaient faire face à la maladie, aux guerres ou aux aléas climatiques (grêle, sécheresse) qui compromettaient les récoltes. Vers le XIIe siècle elles les auraient remplacées dans le cœur des ancêtres lors de la christianisation de la Cerdagne. Dans le clocher mur, la plus petite des cloches, suspendue au faîte du clocher, provient du sanctuaire de Notre Dame de Belloc qui domine le village. Avant de franchir le seuil de l’église, il faut passer sur de vieilles dalles funéraires provenant de l’ancien cimetière qui se trouvait sur la terrasse. La porte d’entrée est flanquée des poids en granit de l’ancien mécanisme de l’horloge. Sur les murs, quelques haches de pierre polie du néolithique trouvées dans le village ont été scellées par des crochets en fer. Haut de pageRevenir en haut de la page